Hollande et Ayrault revendiquent leur part de l'héritage de Mauroy
Chaque socialiste se raccrochait un peu, vendredi, ce qu'avait représenté le premier chef de gouvernement socialiste (1981-1984) de la Ve République.
La photo est en noir et blanc. Posée sur un chevalet de bois clair, elle est exposée dans la cour du siège du PS, rue de Solferino, Paris. Devant le visage de Pierre Mauroy, cerclé de lunettes d'un autre âge, un bouquet de roses rouges. Une autre photo, géante, devait être accrochée plus tard dans la journée sur la façade du parti. Les socialistes étaient en deuil vendredi, après la disparition 84 ans de l'une des dernières grandes figures de la gauche française. Alors que le PS, revenu aux affaires il y a un an, connaît les affres du doute et de l'impopularité, chaque socialiste se raccrochait un peu, vendredi, ce qu'avait représenté le premier chef de gouvernement socialiste (1981-1984) de la Ve République.
Depuis Tokyo, où il était en déplacement, a salué un homme «qui a servi la France des moments exceptionnels». «C'était un homme de fidélité, fidélité ses origines ouvrières, sa région, une cause, le socialisme, et l'unité de la gauche», a-t-il ajouté, en précisant que Mauroy avait «pris des mesures courageuses qu'on a appelé la rigueur». Même hommage vibrant de la part de Jean-Marc Ayrault, qui a parlé de son prédécesseur Matignon comme d'un «grand homme d'État, un grand premier ministre». De son côté, le patron des députés PS, Bruno Le Roux, a évoqué un «modèle dans cette capacité assumer la réforme, cette capacité prendre les difficultés de face». Si les plus hautes autorités de l'État - qui suivent une ligne sociale libérale en n'ayant de cesse de vanter le réalisme de la gauche face au réel - avaient dû parler d'elles-mêmes et de leur action elles n'auraient pas dit autre chose. «C'est une figure qui correspond ce dont Hollande, Ayrault et le PS ont besoin en ce moment», analyse un dirigeant PS.
Et pourtant. Pierre Mauroy qui pendant la campagne de 2002 avait (...)